Cycle O10C – #10 Contribution

15-40 Partners vous présente la dixième étape de son cycle de réflexion appelé Odyssée.

Odyssée est le fruit d’une réflexion collective sur 10 sujets impactant l’entreprise dans le contexte actuel et pour l’anticipation de son avenir. Le cycle O10C que nous vous proposons se déclinera en 10 points de vue publiés dans les prochaines semaines sur le compte LinkedIn de 15-40 Partners.

 

Nous abordons la dixième étape du cycle de l’entreprise et de l’entrepreneur sous la thématique de la Contribution, ou de l’entreprise contributive. Cette dixième étape, la dernière, est l’aboutissement de tout le voyage appelé 010C que nous avons partagé durant ces 9 dernières semaines Dans ce contexte autour du temps long, cette dernière thématique se nourrit des objectifs de transformations et des solutions innovantes et efficientes.

L’entreprise contributive est nativement rattachée à la dimension RSE, 3 lettres qui résument un vaste programme : la responsabilité sociale de l’entreprise. Il est ainsi question du rôle que doivent jouer les entreprises, en plus de leurs fonctions premières qui sont, rappelons-le, de proposer des produits ou services à des clients, rémunérer les salariés et les actionnaires, dans le respect réglementaire fiscal, social et environnemental.  

Nous abordons le sujet de la contribution des entreprises au regard de trois impacts : impacts économiques – impact d’image – Impact Investing, qui sont autant de traces de leurs engagements à répondre aux attentes des consommateurs comme des citoyens, sur une meilleure prise en compte de leurs impacts sur la société et l’environnement. Comment s’engager dans cette voie ?

 

Tout d’abord, comment définir le rôle de l’entreprise contributive où se mêlent des considérations environnementales, des relations managériales, et des objectifs de rentabilité  ?

# Inciter à de nouveaux comportements clients : chez Accor, le programme Plant for the Planet incite les hôtes à réutiliser leurs serviettes, dont les économies de blanchisserie sont réinvesties à 50% dans des programmes de reforestation dans des zones de cultures intensives. Un cercle vertueux au service d’un tourisme durable et de la contribution au développement local.

# Valoriser la qualité de l’approvisionnement en lien avec les fournisseurs : Nespresso a planté 3 millions d’arbres ces 7 dernières années, en partenariat avec les producteurs de Colombie, du Guatemala et d’Ethiopie, ce qui lui donne l’assurance d’avoir non seulement un approvisionnement qualitativement sécurisé mais également de contribuer à diversifier les revenus des producteurs locaux. L’in-setting apporte de réels bénéfices en termes économiques et en impact social auprès des fournisseurs.

# Redéfinir de nouvelles relations consommateurs : La marque « C’est qui le Patron ? » soutient les producteurs et éleveurs en réalisant, avec ses sociétaires-consommateurs, le cahier des charges d’un produit, pour le faire fabriquer et le commercialiser au juste prix : le prix de vente pour le consommateur mais surtout celui qui contribue à assurer un revenu décent au producteur. Ce dialogue entre les entreprises avec les communautés de consommateurs redonne à ces derniers du pouvoir d’action et également de décision.

# Favoriser de nouveaux comportements consommateurs : avec les applis, dont Label France, qui fédère marques et distributeurs, les consommateurs deviennent des « sachants » sur les compositions des produits, obligeant les fabricants à revoir leurs recettes sur des ingrédients jugés controversés. Au-delà d’un pilier nutrition, ce label intègre des critères environnementaux, de bien-être animal et de contribution à l’économie française. Un moyen pour les marques de sortir de la note tout en reconquérant la confiance de leurs clients.

 

Ensuite, comment traduire de manière opérationnelle ces nouvelles relations, au carrefour de l’image et des informations, en se recentrant sur les réalisations ?

# Être valeur d’exemple : la commission Culture du Sénat vient de déposer un amendement obligeant les entreprises de l’audiovisuel public à ne sélectionner que des publicités vertes ou ayant un impact positif sur l’environnement, les rendant acteurs du changement. Même si cette régulation de la publicité ne devrait pas avoir d’impact significatif, car la publicité ne représente que 10% de leurs ressources (à l’inverse des télévisions privées qui dépendent à 95% de la publicité), la démarche propose une action d’exemplarité…

# Informer sur les engagements de l’entreprise : l’application Clear Fashion, surnommée le Yuka de la mode, permet de scanner le code-barre des vêtements et de connaitre non seulement les contributions des marques au regard d’une production responsable, mais également de donner une note sur l’impact du vêtement sur la planète, la mode étant considérée comme la seconde industrie la plus polluante au monde. Les consommateurs sont ainsi appelés à être des contributeurs pour le bien commun.

# Donner du sens à la performance : Leyton, cabinet de conseil en financement de l’innovation et des transitions énergétiques et durables, a monté cette année un projet sportif avec son trimaran Ocean Fifty, qui, comme tous les voiliers, utilise une énergie propre et durable : le vent. Une façon de communiquer « par la preuve » dans l’accompagnement à réussir la transformation énergétique de leurs clients mais également, pour contribuer à donner des valeurs de performance et d’esprit d’équipe aux collaborateurs.

 

Enfin, comment aligner les bénéfices consommateurs ou citoyens, des KPI’s financiers et des indicateurs de mesure d’impacts sur l’environnement ?

# Être labelisé B Corp : le label est né du souhait de donner un socle commun pour évaluer les mesures d’impacts des sociétés. Avant de se lancer dans ce programme de labélisation, véritable parcours du combattant, les entreprises sont invitées à s’auto-évaluer gratuitement, ce qu’ont fait 150 000 d’entre elles pour piloter leur démarche d’impact et formaliser leur raison d’être, et peut être devenir une société à mission. Accordé pour 3 ans, le haut niveau d’exigence environnementale du label permet aux entreprises de gagner en crédibilité… et de gagner du temps sur leur visibilité.

# Piloter sa transformation durable avec les critères ESG : Raise (initiative financière originale de soutien aux entrepreneurs qui innovent) a nativement construit son fonds sur des considérations de partage de la valeur, avec 50% des plus-values allouées à un fonds de dotation interne pour accompagner les start-up dans leur croissance. Le développement de cet écosystème bienveillant et altruiste contribue à la dynamique d’une nouvelle économie durable et responsable auprès d’entrepreneurs visionnaires.

# Être au service des enjeux des entreprises : Hello Asso, lauréate du prix action citoyenne des Tech for Good Awards 2021, met gratuitement à la disposition des associations des outils de paiement sur internet, pour financer leurs projets grâce au crowdfunding. L’originalité de son modèle est la mise en place d’une contribution volontaire des internautes pour faire un don à Hello Asso afin de financer sa plateforme de services. Une contribution circulaire, participative, au service de l’intérêt général.

# Embarquer les collaborateurs et les salariés pour améliorer l’impact positif de l’entreprise : la réinvention récente de la Camif (ancienne coopérative) a été rendue possible grâce aux dialogues entre salariés, fournisseurs et actionnaires réunis dans différents comités de mission et qui ont coconstruits la nouvelle culture de l’entreprise. C’est eux qui ont pris la décision courageuse de fermer le site le jour du Black Friday, une manière de manifester contre l’hyperconsommation et d’en retirer de la fierté puisque le chiffre d’affaires des achats en ligne n’a pas été réellement affecté. On ne peut être une société à mission si, en interne, on ne l’est pas pleinement.

 

Du coté de 15-40 Partners, soucieux de prendre sa part de contribution dans le soutien de démarches de solidarité sociétale, entrepreneuriale, artistique ou médicale, le cabinet de conseil en stratégie s’engage à verser chaque année jusqu’à 4% de son chiffre d’affaires. Au regard de l’impact investing, 15-40 Partners contribue ainsi aux initiatives solidaires d’un montant annuel multiple de 1 540 €, représentant une bourse d’études ou une contribution à des programmes d’insertion, de formation ou d’utilité publique.

En conclusion, le modus operandi de l’entreprise contributive est un programme global, collaboratif entre les parties prenantes et transversal. Le cycle vertueux qui s’appuie sur l’interaction entre les communautés locales, les collaborateurs, les clients… assure la co-construction d’une économie positive, d’un nouveau contrat de confiance au regard du monde du vivant.

La prochaine étape de l’O10C présentera la synthèse de notre cycle de vie de l’entreprise et de l’entrepreneur.

15-40 Partners’ Editorial Board

30 Juin 2021

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