Le diagnostic de la fonction Achats

Un outil toujours pertinent à l’heure actuelle, mais sous une forme renouvelée.


Après plus de deux décennies d’optimisation et de développement au sein des grandes entreprises, puis des ETI et PME, la fonction Achats a atteint un niveau de maturité significatif. Cette évolution soulève la question de la pertinence du diagnostic, outil traditionnellement utilisé pour évaluer et améliorer cette fonction. Contrairement à d’autres fonctions, les Achats ont constamment recherché l’amélioration, souvent avec un impact financier à court terme. Le diagnostic permettait alors de faire le point, de se comparer et de viser plus haut.


Cependant, de nouveaux facteurs impactent les Achats, remettant en question cette dynamique et exigeant une approche plus approfondie du diagnostic :
• Une collaboration accrue avec les autres fonctions : Les Achats ne sont plus isolés. Ils doivent être présents tout au long du cycle d’acquisition, de l’identification du besoin à la gestion du contrat, en passant par la sélection des fournisseurs et la négociation. Cette collaboration transversale nécessite une organisation adaptée, une visibilité sur les nouvelles dépenses et des outils performants pour faciliter les échanges et le partage d’informations.
• Une technicité plus poussée: La collaboration avec diverses fonctions, telles que la R&D, l’IT ou le marketing, exige une compréhension des langages techniques spécifiques à ces domaines (IA, crypto-monnaies, éco-design, RGPD, etc.). Les acheteurs doivent non seulement posséder ces compétences, mais aussi être spécialisés de manière adéquate pour appréhender les enjeux spécifiques à chaque catégorie d’achat.
• Des influences macro-économiques plus marquées : Les ruptures d’approvisionnement, les conflits géopolitiques, les pandémies et les enjeux environnementaux obligent les acheteurs à anticiper et à résoudre les problèmes urgents. Ils ont donc besoin de processus agiles, de solutions de repli et d’une capacité à réagir rapidement face aux imprévus.
• Une complexité accrue des relations fournisseurs : Les fournisseurs sont plus résistants face aux demandes des acheteurs, modifient leurs pratiques commerciales et sont soumis aux mêmes aléas macro-économiques que leurs clients. Les Achats doivent avoir le pouvoir de négocier efficacement, d’anticiper les apports des fournisseurs et de développer des partenariats stratégiques pour assurer la sécurité des approvisionnements.
• La nécessité de générer de nouveaux gains : Les Achats doivent continuer à réaliser des économies, qu’elles soient récurrentes ou ponctuelles, pour contribuer à la performance financière de l’entreprise. Cela implique d’identifier de nouvelles sources de valeur, d’optimiser les coûts tout au long du cycle de vie des produits et de développer des stratégies d’achat innovantes.


Face à ces enjeux, le diagnostic reste essentiel, mais il doit évoluer pour répondre aux nouvelles réalités de la fonction Achats. Il ne s’agit plus simplement d’un benchmark comparatif, mais d’un audit interne approfondi permettant d’identifier les forces, les faiblesses et les solutions spécifiques à l’entreprise. Le diagnostic doit également permettre d’établir un consensus sur l’ambition collective de la fonction Achats et de définir une feuille de route partagée avec les autres fonctions pour sécuriser les acquisitions, maîtriser les coûts et contribuer à la création de valeur.


En conclusion, le diagnostic de la fonction Achats demeure un outil précieux, mais il a évolué avec la fonction elle-même. Il continue de s’adapter aux enjeux futurs et reste indispensable pour permettre aux Achats de relever les défis de demain.

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